François Schlatter L’homme aux 100 000 guérisons

Gil Alonso-Mier

prix // 45 €


 

Son destin, sa vie sa mort demeurent un mystère. Gil Alonso-Mier - François Schlatter - L’homme aux 100 000 guérisons (Tomes I & II) – Son destin, sa vie sa mort demeurent un mystère - Quelle extraordinaire destinée, au plain champ du mot, que celle de François Schlatter, cet « Envoyé du Père », sans aucun doute l’un des plus grands, aujourd’hui oublié de l’histoire, mais que réhabilite admirablement dans cet ouvrage mémorable Gil Alonso-Mier, première biographie en langue française consacrée au thaumaturge aux 100 000 guérisons. François Schlatter est né le 29 avril 1856 à Ebersheim en Alsace, neuvième enfant d’une famille très pieuse. Sourd et aveugle de naissance, il guérira jeune enfant, on ne sait trop comment… par miracle, les prières de sa mère dit-on. Son destin d’Élu exceptionnel débute ainsi, il ne se tarira plus. En 1870, au décès de son père, François décide de devenir cordonnier. Inutile de s’appesantir pour l’heure sur la dimension symbolique du mot et de la fonction… Mais le chemin se trace, on le voit, on le pressent. Arrivé comme émigrant en Amérique en 1884, guidé par celui qu’il nomme « Père », il se fixe à Denver (Colorado) où il débute son ministère de guérisseur, assuré de sa mission. Il entame ensuite, mû par un appel irrépressible, un parcours de 730 jours à pied, dans huit états d’Amérique, parcours marqué par de multiples guérisons miraculeuses. Arrêté pour vagabondage, il fera même de la prison, mais rien ni personne alors ne peut freiner François qui, continuant son périple, et arrivant à Albuquerque (Nouveau Mexique) après une boucle de 9 000 kilomètres environ, décide un jeûne de 40 jours dans le désert. Retournant alors à Denver, son point de départ, il s’y installe pour guérir quotidiennement une foule compacte qui le suit et qui rend hommage à l’homme simple, au guérisseur et à ses pouvoirs extraordinaires. Ce seront près de 100 000 personnes en souffrance, de toutes conditions, qui seront guéries par François Schlatter en 58 jours ! Le 14 novembre 1895, Monsieur Fox, chez qui Schlatter réside à Denver, trouve un mot dans sa chambre : " Monsieur Fox, ma mission est finie et le Père me rappelle. Je vous salue. François Schlatter. " On ne reverra plus jamais celui que l’on appelait de divers noms : « Le plus grand thaumaturge de son siècle », « The Healer », « El Sañador », « Le marcheur de Dieu », « Le Saint de Denver », « Le Prophète aux 100 000 guérisons », « Le pauvre cordonnier du Colorado ». - Alors… qui était donc véritablement François Schlatter, celui dont Papus - qui était à bonne école, n’en doutons pas - disait dans la revue L’Initiation de mars 1896 : « François Schlatter était un Illuminé, et nous dirons seulement pour ceux qui savent, que cet homme obscur par sa naissance et sa position sociale, était cependant un des Onze qui ont passé par le soleil en 1855. » - Dans cet ouvrage, aux multiples facettes, d’une érudition sans failles, après plus de trois longues années de recherches éminentes, en France et aux États-Unis, et grâce à de très nombreux documents inédits publiés pour la première fois, dans cette présente édition, Gil Alonso-Mier nous conte dans un style épuré à l’extrême, la vie de François Schlatter. Une biographie, de toute évidence, que l’on attendait…

 

Sommaire / TOME I - L’ENVOYÉ DU PÈRE - Première partie - " La vie de la harpe dans la main du harpeur " par François Schlatter - Deuxième partie - Biographie de François Schlatter - De l’enfance à l’appel - Le pèlerinage de 730 jours - Le jeûne de 40 jours à Albuquerque - Le ministère public à Denver - Première disparition - Enseignements de " retraite " - Deuxième disparition - TOME II - L’EVANGILE DE SCHLATTER.

 

Coffret Schlatter indisponible

 

 


550 pages


ISBN 2755100206 & 2755100214


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Article



(extrait)


« À la fin du dix-neuvième siècle, un homme sorti d’un modeste petit village d’Alsace émigre aux Etats-Unis. Ce petit artisan cordonnier que rien ne distingue des autres hommes, se sent appelé par Dieu avant de se retrouver investi d’un don extraordinaire de guérison. Tout comme Jeanne d’Arc entendait ses voix, François Schlatter dialogue directement avec le Père. Est-il pour cela un illuminé, un charlatan, un mystique abusé, un authentique apôtre ou le Fils de Dieu en action ? Chacun se forgera sa propre opinion ! Avant son extraordinaire ministère qui ne dure que cinquante-huit jours, François Schlatter exécute une marche discrète pendant deux ans à travers une large portion des Etats-Unis, traversant huit états, afin, disait-il, « d’aider l’humanité souffrante ». Puis, il accomplit ensuite un jeûne de quarante jours dans la région d’Albuquerque, au Nouveau-Mexique, devant témoins avant d’opérer environ 100 000 guérisons par la grâce de Dieu dans la ville de Denver. Il devint pour les passants un homme d’exception et de façon plus générale, l’outil privilégié pour manifester le divin. À travers lui, Dieu montre ce qu’Il attend de l’homme et ce que Dieu veut, l’homme le peut. Aussi les aveugles recouvraient la vue, les paralysés réutilisaient leurs membres sur le champ, les estropiés marchaient avec aisance et les rhumatisants retrouvaient une agilité inaccoutumée. L’histoire de cet humble cordonnier comme un écho du Verbe s’avère prodigieuse. Elle est si proche de nous dans le temps que l’Evangile nous apparaît concret, tangible, palpable. Mais ce qui rend le personnage encore plus attachant, plus proche de nous, c’est (…). »

 

 

_____________________________

 

 

 

IV – Le ministère public à Denver

 

 

21 août 1895 - 13 novembre 1895

 

 « De plus grandes choses sont encore à venir. » (1)

 

 

 

 

 

- Combien de temps resterez-vous à Denver ? demanda un reporter.

 

- Pas plus de deux mois répondit François. Je disparaîtrai probablement

 et personne ne saura où je me trouve.

 

-  Reviendrez-vous ?

 

 -  Oui.  Répondit-il, mais pas sous la forme que j’ai maintenant (2 & 3).

 

 

Par le canal de monsieur Fox qui le rencontre à Albuquerque, la route de François passe par Denver (4).De nombreux citoyens d’Albuquerque, surtout les marchands, sont très chagrinés de le voir partir. Il avait fait amener beaucoup de monde dans la cité (5).

 

Le 21 août 1895, au soir, Monsieur Fox quitte Albuquerque en train. Une foule considérable s’est rassemblée devant la gare pour son départ. Au moment où François embarque, c’est un déluge de pleurs. Alors que le train s’arrête à Bernanillo, Cerrillos, Lamy, Las Vegas et remonte la ligne vers le nord, des foules sont massées sur les quais juste pour l’apercevoir ou entendre un simple mot. Parfois, François reste à l’intérieur. Lorsqu’il décide de se montrer, il leur dit qu’il lui est inutile de les toucher : « Père vous guérira de vos maladies parce que votre simple présence témoigne de votre foi » (6).  François s’achemine vers le 625 de la rue Witter (7). C’est depuis cet endroit que sa renommée deviendra nationale.

 

Le 22 août au matin, François, fidèle à la promesse donnée, atteint Denver, utilisant un ticket donné par monsieur E. L. Fox, l’échevin de la ville afin d’aller le visiter. Le rendez-vous est manqué. Une foule énorme prend le train d’assaut. Les ingénieurs auront certaines difficultés pour dégager la route à chaque arrêt (8).

 

François ne pourra trouver un peu de repos qu’à la maison publique, l’Union Hotel.

De 7 heures du matin jusqu’à midi, l’employé de l’hôtel dirige pas moins de trois cents personnes vers la maison de monsieur Fox où notre visiteur est censé se diriger. Ces personnes invalides (venues par des trains spéciaux dont certains ont même été affrétés depuis Omaha), (9) se sont précipitées à cette adresse mais à leur grande déception, François est à la résidence de Harry Hauenstein, au 336 de l’avenue Fairview. Ici, c’est un nouvel échec de la foule ! Depuis la porte, on informe les gens que Schlatter n’est pas visible. Boiteux et aveugles repartent chagrinés. C’est une foule bigarrée qui assiège la porte du cottage toute la journée. Le propriétaire aveugle dit aux visiteurs que pour le moment, le guérisseur doit observer un repos absolu. Beaucoup souffrent de rhumatisme, de paralysie, de toutes sortes de maladies, et supplient en vain d’avoir une entrevue avec l’homme, dont la renommée a de très loin dépassé celle du tranquille petit village mexicain (10).

 

Alors qu’un journaliste approche du cottage, on lui souhaite la bienvenue. Reste à savoir si c’est un vrai journaliste. Le fait est prouvé et il est admis dans le salon où François se trouve étendu : « Je savais que vous viendriez » dit-il avec un sourire. « Comment-cela ? », lui répond le journaliste. « Oh, Père me l’a dit. » Le « second Messie » est à l’évidence très faible physiquement. Une corbeille de pêches et de raisins se trouve sur la chaise. Il y a aussi un gobelet d’eau glacée près de lui. « Remplissez-le, s’il vous plait », dit-il à monsieur Hauenstein. « L’eau est la meilleure des choses après tout. Je veux bien parler quelques minutes. » Il dit qu’il est très faible, que les quarante jours de jeûne l’ont affaibli. Ses bras sont fins, presque décharnés. Il n’a cependant aucun symptôme de maladie mais il semble faible. Sa peau, habituellement foncée, est devenue blanche : « Cela aurait rendu n’importe quel homme fou. Mais, ajoute-t-il avec un sourire, je savais que je devais passer par cette épreuve » (11).   

 

« Que voulez-vous dire en disant que les effets seront plus forts à Denver qu’à Albuquerque ? »

 

« Parce que, répond-il, Père me le dit. Ce n’est pas moi qui accomplis les guérisons, mais Père. Maintenant je ne verrai personne pendant trois semaines. Mais cela ne change rien. Je n’ai besoin de voir personne. (12). Ce n’est qu’une perte de temps pour tous ces gens qui ont souhaité me voir aujourd’hui concernant leur guérison. Les gens qui viennent ici pour me voir, ne pourront pas me voir. L’acte [de foi] qui les fait venir [jusqu’à moi] est suffisant. Ainsi, au Nouveau-Mexique, un [certain] parti [politique] m’a adressé une lettre de Santa Fe en me demandant quand il pourrait me voir à l’œuvre. La lettre n’était pas encore envoyée que le parti [politique en question (13)] a commencé à mieux se porter. La lettre m’a été remise peu de temps après qu’elle n’ait été écrite. Le souhait d’être guéri met la force en mouvement. »

 

« Père me donne le pouvoir. Autrement, je n’ai rien. Avec Lui, je peux accomplir toutes choses. S’Il ne veut pas que je guérisse, je ne guéris pas. Je dois accomplir Son souhait et Sa volonté même de la façon la plus modeste et en ceci, je n’ai jamais échoué. Peu importait ce qui était devant moi, quand Il me disait d’aller, j’allais. Quand Il me disait de rester, je restais. Quand Il me disait de m’allonger sur le bord de la route pendant des jours, je m’allongeais » (14).

 

François dit qu’il se reposera trois semaines. Il ne se soucie pas de qui vient : « Ces gens peuvent tout aussi bien rester chez eux », déclare-t-il. « Si en toute bonne Foi, ils souhaitent être guéris, Père les guérira sans qu’ils me voient. S’ils deviennent fous, ils sont davantage perdants. Cela ne me gène pas. Si Père veut que j’œuvre, je serai à l’œuvre. »

 

François annonce qu’il est très faible et qu’il a besoin de repos. Bien qu’il semble considérablement amaigri, François ne semble souffrir d’aucune maladie particulière (15).Le soir de son premier jour à Denver, il semble si faible que monsieur Fox s’en inquiète. D’un ton qui se veut rassurant, François dit : « Ne vous faites pas de souci. J’irai mieux demain matin » et, fidèle à sa parole, c’est un homme neuf au matin, toutes douleurs l’ayant quitté. De plus, il semble avoir regagné dix kilos en poids. À partir de ce moment, jusqu’à ce qu’il entame ses guérisons publiques, il grandit en force et se porte beaucoup mieux (16).

           

Le 23 août 1895 à 6 heures, Monsieur Fox le fait emmener dans une voiture à chevaux vers le cottage qu’il lui a aménagé au nord de la Ville, au 625 de la rue Witter (17). Sa venue a été annoncée par les journaux. Il est attendu comme le « second Messie » et par conséquent, ils sont nombreux à assiéger la résidence privée de monsieur Fox. Certains viennent avec une foi totale, malgré des maladies qui résistent aux médecins. Ils pensent qu’ils seront guéris par simple contact de ses mains. Les centaines d’autres n’ont été attirés ici que par la curiosité (18).

           

Du 24 août au 15 septembre, François observera trois semaines de repos.

 

 

           

 

Le lendemain, il commence son ministère et voilà comment le Rocky Moutain News rapporte l’événement : Après un court repos, François Schlatter, le « Nouveau Messie mexicain », sort de son isolement. Les personnes en quête de cet étrange guérisseur n’ont aucune peine à trouver l’endroit choisi pour son œuvre. Toute la journée, un flot régulier de gens se déverse au nord de Denver en direction du numéro 625 de la rue Witter où le guérisseur a élu domicile. Le flot se rassemble devant la jolie petite résidence en bois (19)depuis 7 heures du matin, alors que monsieur Fox a bien stipulé que les guérisons ne commenceraient pas avant 9 heures. Des personnes attendent, impatientes, sous le porche et à l’ombre. Trois cents personnes sont présentes lorsque François paraît (20).Cent cinquante-quatre personnes sont traitées la première heure : douze enfants, soixante-quatre hommes et soixante dix-huit femmes. Il y a beaucoup d’italiens dont la plupart sont des femmes âgées. François Schlatter fait enlever leurs gants aux femmes (21).Penché avec une main posée sur la barrière, se tient un homme au visage doux dont les cheveux tombent sur les épaules. Le guérisseur durant toutes ces heures difficiles, (depuis 9 heures le matin jusqu’à 16 heures) ne prononce que très peu de mots. Ses lèvres remuent comme si elles étaient en prière. Occasionnellement, il lève les yeux vers le Ciel. Chaque fois, il arbore une expression de bonheur tranquille. Le guérisseur s’arrête un court instant à midi. La foule continue de se rassembler, et lorsqu’il apparaît devant la porte d’entrée du cottage, ils sont très nombreux à occuper le pavé et la rue. Chaque nationalité semble représentée dans la foule. (22 & 23) Les aveugles, les estropiés et les sourds sont là, des grappes de personnes affligées par des rhumatismes apparaissent l’après-midi (24).

 

Il y acinq cents à six cents personnes vers 15h quand François annonce qu’il va arrêter. (25)Beaucoup de curieux se retirent en se demandant de quelle manière d’homme il a obtenu cette force pour œuvrer, tout ce temps, sans argent ni récompense, rien que pour le bénéfice de ses pairs. Des personnes des deux sexes se sont étrangement entichées du « Messie ». Elles sont debout pendant des heures à contempler son visage constamment (26),et même après que François se soit libéré de cette tâche ardue, ils restent nombreux à traîner là comme s’ils foulaient un sol sacré. Puis, juste avant que l’obscurité ne vienne, la foule se dissipe en laissant une grosse pile de mouchoirs que François est censé prendre dans les mains et bénir. Plusieurs centaines de mouchoirs seront ainsi traités par François chaque jour et rendus à leurs propriétaires. Il est estimé que le nombre total de mouchoirs atteint mille le premier jour. C’est à peu près le nombre de personnes qui ont tenu les mains du guérisseur. Après ce premier jour, la distribution aura lieu deux fois par jour, à 10 heures du matin et à 16 heures 30 dans l’après-midi. (27) C’est le souhait du guérisseur que chaque personne qui postule pour une guérison laisse un mouchoir qui sera ensuite utilisé pour le traitement à la maison. Un grand panier à vêtements est rempli des mouchoirs laissés depuis le premier jour et ils seront redistribués le lendemain avant midi. La méthode de guérison suivie par François est bien connue. Elle a été décrite par Saint-Paul dans les Actes des Apôtres 19 ; 12 : « Ainsi, on appliquait sur les malades des mouchoirs ou des linges qui avaient eu contact avec son corps, ce qui mettait fin au mal et chassait les esprits mauvais. »

 

François saisit fermement les deux mains du patient pendant une période de temps qui varie selon la gravité de la maladie. La file passe par le guérisseur au rythme de trois personnes la minute. Beaucoup d’hommes ôtent leur chapeau en s’approchant de l’homme silencieux qui reçoit milliardaires et pauvres sur un pied d’égalité. Des dames qui sont habillées dans les soies les plus riches se tiennent dans la file avec les femmes et enfants des jardiniers italiens. Des hommes qui ont occupé des postes à responsabilités dans le pays et la ville sont aperçus dans la file. « Nous sommes tous les enfants d’un Père unique » est l’une des expressions préférées du guérisseur.

 

Une femme affligée est amenée tardivement en voiture vers le guérisseur. Ses amis font des efforts pour pousser François à quitter son emplacement et venir traiter l’invalide dans la voiture. Les journalistes sont si nombreux qu’il leur est difficile de s’approcher suffisamment pour faire connaître leur demande. Après une heure d’attente ou plus, l’aide de « gros bras » est enfin trouvée et la patiente est soulevée et transportée vers le guérisseur. Son visage blafard et ses yeux dans le vide disent la souffrance du martyre. Même la personne la plus sceptique de la foule baisse la tête en silence tandis que Schlatter accomplit solennellement l’acte pour lequel il a dit ne jamais avoir encore échoué pour apporter du soulagement.

Puis, vient  un aveugle : « J’ai fait six cents kilomètres pour sentir la poigne de vos mains ». Tandis qu’il tient serrée fortement la main de l’aveugle, François brise son silence habituel : « Votre vue sera restaurée d’ici trois mois. Ayez la Foi » (28).

 

Puis, arrive un mineur de Georgetown située géographiquement dans le même état, le Colorado : « J’ai reçu une lettre de monsieur Schlatter il y a environ un mois, en réponse à une lettre que j’avais écrite », dit D. M. Powers : « Il m’a dit d’utiliser la lettre pour guérir mes douleurs. Pendant deux ans, j’ai souffert de rhumatismes et j’ai atteint un tel stade que j’ai prié tous les jours afin de mourir. Toute médecine a échoué et j’ai renoncé à l’espoir jusqu’à ce que j’entende parler des guérisons effectuées par le guérisseur au Nouveau-Mexique. J’ai essayé de poser la lettre sur les endroits qui me faisaient le plus souffrir. Je me suis senti mieux et je me portais bien depuis un mois. Le mois précédent, je ne pouvais [même] pas marcher. Maintenant j’ai plus fière allure. » L’homme de Georgetown  a fait le voyage avec deux compagnonsde douleur qui retournent chez eux, confiants que la guérison est effective. L’un d’entre eux souffre de rhumatismes, et l’autre de surdité (29).

 

Monsieur Fox rassemble les mouchoirs tandis qu’ils pleuvent. Il est assisté par deux autres gentlemen. Un grand chien noir s’assoit à l’arrière de la cour et aboie aux étrangers qui se rassemblent devant la maison. Des gens montent dans des voitures, regardent le guérisseur de façon insistante et s’éloignent. Les femmes sont visiblement impressionnées par l’étrange scène.

 

Une jolie petite femme dont l’apparence donne une impression de parfaite santé, s’avance. Elle regarde François très curieusement tandis qu’il tient ses délicates mains blanches dans ses larges paumes.

 

Puis vient un homme de 55 ou 56 ans habillé d’un joli costume noir qui indique qu’il est pasteur de l’Evangile ou bien avocat. Il semble plein d’esprit mais ne donne aucune indication quand aux effets du contact personnel avec ce personnage silencieux et mystérieux.

Une femme avec une impression de douleur sur le visage, occupe ensuite l’attention de François. Cette patiente a, à l’évidence, épuisé les remèdes connus pour sa maladie, et elle prie avec dévotion tandis qu’elle se tient pendant une minute devant le guérisseur.

La personne suivante est D. K. Tammany, un homme célèbre de Denver qui lève son bras raide. Après quelques minutes, il dit : « Je souffre d’une raideur au poignet depuis six ans. Il m’était impossible de courber mon poignet ou de remuer le pouce. Regardez ce que je peux faire maintenant » (30). L’homme courbe le poignet sans effort apparent (31).

L’un des hommes les plus heureux de Denver, ce jour-là, est W. C. Dillon : « Je souffrais de rhumatisme inflammatoire avec symptômes de goutte. J’ai souffert des tortures infernales pendant deux ans, mais je sens que la moitié de mes douleurs se sont déjà évanouies. Au début, quand monsieur Schlatter m’a pris la main, je ne pouvais pas refermer les doigts. En l’espace d’une minute, j’ai acquis une plus forte poigne que lui. Quand je touchais cet endroit, je ne pouvais pas remuer mon articulation. Maintenant toutes mes articulations sont flexibles. »

 

Une mère indienne et ses deux filles avenantes, apparaissent et sont traitées. La mère et ses deux filles semblent en parfaite santé, ses filles étant les deux plus belles femmes du voisinage rencontrées au cours de la journée.

 

« Quand Père envoie le pouvoir de guérison, je l’ai. Quand Il ne l’envoie pas, je ne l’ai pas. Tout dépend sur qui Il l’envoie. Dieu est Le Donateur de toutes choses », sont les mots de François en réponse à un homme de la foule. Et le guérisseur dit que le travail de guérison doit se poursuivre sans cesse. Parfois, François soupire, mais pas de faiblesse (32).Il affirme ne s’être jamais senti aussi fort de sa vie.

 

Une vieille femme occupe la place devant le guérisseur pendant un bon moment de la journée. Elle semble s’être plongée dans la prière et ne remarque qu’à peine le flot qui passe. Il lui est enfin donné la chance de saisir la main de François. Elle recule d’un pas ou deux et tient les deux mains, comme dans une attitude de supplication ou d’adoration. Les yeux du guérisseur tombent sur la pauvre femme. « Progressivement, tout ira bien » dit François d’une voix assurée. « Dans sept mois, tout ira bien. » La femme ne dit rien en guise de réponse mais l’expression de contentement qui adoucit son visage ridé, lui donne l’impression de rajeunir.

Une fois que le guérisseur s’est retiré dans la maison, il parle librement de son travail : « C’est un travail de jour et de nuit. Le courrier de ce matin a apporté beaucoup de lettres et celui de cette après-midi n’est pas encore arrivé. J’essaie de répondre à chaque lettre. Père m’en donne la force. »

 

Les mouchoirs sont rentrés et François en bénit un grand panier rempli, tout en parlant.

Monsieur Fox entre dans la maison avec sa fille qui revient juste de l’école. Mademoiselle Fox est affligée par la surdité (33),mais elle affirme que grâce au traitement du guérisseur, ses ennuis ont presque disparu : « J’agis sous la volonté du Père et je continuerai de guérir tous ceux qui viennent jusqu’au 16 novembre où je prendrai un repos de deux semaines. Je suis toujours heureux », dit François, en réponse à une remarque disant qu’il semble si enthousiaste. « Je suis simplement aussi heureux qu’en prison ou dans un palace. Je n’ai aucun besoin d’argent. Cela ne me serait qu’ennui. Quand Père souhaite que j’aie quelque chose, je l’ai. J’accomplis Sa volonté et Sa volonté est de guérir en ce moment. Je ne prêche jamais. »

 

« Monsieur Schlatter, demanda un auditeur, que dites-vous lorsque vous priez ? »

 

« Je dis la prière du Seigneur » est sa réponse. « Elle est suffisante. On peut utiliser des formes personnelles, mais la prière du Seigneur, c’est tout ce que j’utilise. » Le guérisseur parle un moment de ses expériences des deux années passées. Il dit qu’il aime étudier la géométrie, mais qu’il a peu d’intérêt pour les livres. Il lit la Bible quand il en a l’opportunité mais il est en train de lire l’Ancien Testament, surtout les chapitres écrits par les Prophètes : « Je ne pouvais pas lire la Bible en prison. Ils ne voulaient pas que j’aie une Bible là-bas. »

Un jeune homme réussit à entrer dans la pièce. François le soigne pour une maladie des yeux et lui dit que ses yeux se réadapteront d’ici deux mois. Il lui conseille de porter un mouchoir sur la poitrine jour et nuit : « Cela fera de toi un homme meilleur », dit-il en tendant un mouchoir au patient.

 

La foule est avide de revoir le guérisseur. Monsieur Fox et sa femme ont de grandes difficultés à empêcher la foule de pousser pour se frayer un chemin vers les portes de devant et de derrière. Depuis les expériences du premier jour, les hôtes de François expriment la crainte de ne pas pouvoir supporter la tension des deux mois qui vont suivre (34).

           

Le 17 septembre, 500 personnes sont rassemblées dans la rue (35 & 36)et 3 personnes à la minute sont soignées (37).

 

Un conducteur de chevaux de louage essaie de resquiller dans la file, mais il est frappé par un jeune italien qui le met k.o. Cet acte engage le conducteur à renoncer. Il rétrograde alors de deux pâtés de maison pour attendre son tour (38).

 

François, qui a l’habitude de soigner les gens selon l’ordre imposé par la file, fait une exception pour une femme noire âgée qui est remontée jusqu’à lui. Cette dernière commençait à pleurer mais elle se laisse attendrir par le geste de François.

Un homme se tient à plusieurs pas de distance avec un petit garçon sur un bras et de l’autre bras, il balance une fillette de six ans sur la barrière. François regarde la fille et sourit. L’échange est plutôt sympathique. Il dit : « C’est simplement aussi bon pour moi de la voir que de la caresser. » Le père craque et sanglote. De nombreuses personnes pleurent également.

 

Après avoir bénéficié à son tour des soins du guérisseur, une italienne recule pour ne pas lui tourner le dos, comme s’il était sacré (39).

 

Des voitures continuent de décharger du monde dans les avenues Fairview et Goss (40).

 

Des personnes se permettent de sauter la barrière tandis que Fox crie : « Tenez-vous à l’écart d’ici. Tenez-vous à l’écart ! » La rue Witter semble une « masse noire de parapluies en mouvement » (41).

           

Le lendemain (le 18 septembre), pour canaliser la foule, une barrière de chemin de fer est construite depuis l’avenue Fairview jusqu’en haut de la rue Witter, près de la barrière en bois qui clôture la parcelle vacante de la maison de Fox. On n’y admet qu’une seule personne à la fois (42).

 

On ne distingue qu’une marée de parapluies mais en raison de la cohue, ils ne s’avèrent pas vraiment efficaces. Malgré la pluie, aucune plainte ou aucun grognement de la part de la foule ne se fait entendre. De temps à autre, un marchand ambulant crie : « Voilà, limonade, glace ; un nickel le verre ! » C’est une barrique d’eau et de citron. « Des gamins aux jambes nues » aident le marchand au dehors. Ils échangent des billets de cinq à vingt dollars. Un stand de pop-corn et de beurre cacahuète sur deux roues s’installe à l’opposé de l’endroit où se trouve le guérisseur (43).Il y a des centaines de personnes de plus que le jour précédent. 2000 personnes sont là encore aujourd’hui (44 & 45).

 

Lorsque François paraît à 9 heures, la file est vraiment très étendue.

Une femme noire tombe aux pieds de François en criant : « Jésus, sauve-moi, sauve-moi » (46).

 

Un incident se produit à la mi-journée lorsqu’un homme de haute taille à l’apparence prospère, se tient sous le soleil et succombe sous les effets de la chaleur et s’évanouit. Un passage est créé et François l’emprunte jusqu’à l’homme prostré. Il lui prend ses deux mains et derechef l’homme frappé est réanimé et quitte la foule avec un sourire de contentement sur le visage. Que son évanouissement ait été une ruse pour gagner du temps et toucher la main du guérisseur est une question de conjoncture, même si, dans la foule, certains sont convaincus que tel était le plan de cet homme (47 & 48).

 

On distingue des marchands ambulants, des jeunes femmes, et des voitures qui s’approchent du guérisseur (49).À la lisière de la foule, d’autres voitures contiennent des hommes d’affaires de différentes sociétés. Ils assistent à la scène en dehors de toute curiosité, car ils restent dans leur véhicule et après avoir observé la nuit étrange qui ne peut être comparée qu’à une scène des Ecritures. [Puis,] ils s’en vont. C’est l’heure où le Bon Samaritain clôture son travail et la foule ne semble pas avoir le moins du monde diminué. Intuitivement, l’homme étrange semble savoir l’heure qu’il est, car au moment même où plusieurs montres indiquent le moment final, il cesse son travail  (50). Juste avant de se retirer, il donne sa bénédiction  en levant les mains, paumes vers le bas et en inclinant la tête : « Tous ceux qui croient, se sentiront mieux d’ici trois heures. Croyez simplement et vous recevrez. »

 

On retrouve le guérisseur assis au bureau à ouvrir un ballot d’environ 150 à 200 lettres. L’une d’elle est estampillée Saint Jean et provient de New Brunswick Elle est adressée aux bons soins du Daily News et contient un mouchoir de femme en soie, avec comme requête de le bénir : « J’en reçois beaucoup par jour des comme ça » dit François. (51)« Comment je leur réponds ? » dit-il, répétant la question d’un journaliste. « Oh, cela ne me gêne pas. Regardez cette pile là-bas » et François indique environ 100 lettres sur une table de côté. « J’ai répondu à celles-ci hier soir et je n’ai plus beaucoup de retard. Oui, bon nombre de ces lettres contiennent des mouchoirs, mais il n’est pas nécessaire pour les gens de les envoyer. Si je les écris, elles auront le même effet, c’est-à-dire s’ils ont foi et croient en Lui. » La plupart de ces lettres demandent des conseils, d’autres énumèrent des maladies pour lesquelles on implore le soulagement. D’autres encore émanent de gens qui ont fait l’expérience des pouvoirs de guérison extraordinaires de cet homme et qui écrivent des mots de reconnaissance, attestant leur foi en ses merveilleux pouvoirs.

 

Une dame d’Albuquerque au Nouveau-Mexique, Mary Williamson, donne la permission au journal de publier sa lettre. Elle y exprime ses remerciements. En effet, madame Williamson souffrait d’accablement nerveux depuis six ans, et pour alléger sa souffrance, était devenue dépendante de la morphine. Lorsque François se trouvait à Albuquerque, elle lui a rendu visite et témoigne que le guérisseur, sans connaître sa maladie et simplement en étendant les mains sur elle, l’a guérie complètement (52).

 

Le 19 septembre, la foule se rassemble rapidement après 7 heures du matin. Marchands de limonade, de pop-corn et de pastèques. Les pompiers disposent de grands seaux d’eau fraîche (53). La rue est « engorgée et bloquée par véhicules et vélos » sur deux pâtés de maisons. Les cyclistes laissent leur vélo contre les troncs d’arbres. Aucun ne sera volé. À midi, une famille allemande dispose son pique-nique comprenant une bouteille de bière. Le vent souffle durant l’après-midi ; poussière et feuilles mortes atteignent parfois certains visages. La file s’étend le long de l’avenue Fairview, elle coupe la circulation et représente la moitié d’un ensemble de maisons, elle s’étend jusqu’au funiculaire.  

 

Aujourd’hui, François traite 700 personnes de 9 heures jusqu’à 16 heures. Il est en colère après une femme qui est debout, depuis quatre heures, sous la chaleur, avec son bébé malade, « dont le visage est une masse de plaies ». « Emmenez cet enfant à la maison. Ne le gardez pas sous le soleil ! » Il soulève l’enfant. Peut-être a-t-il été gêné par d’autres pleurs, peut-être qu’il craint la contagion ? Il dit à la femme de poser un mouchoir sur l’enfant. « Ne le gardez pas ici à pleurer » (54).

 

Une femme querelleuse ne méritant pas d’être guérie, est sujet à la critique.

Cinq italiens innocents et superstitieux se présentent. On propose un dime (55) à deux petits garçons qui remontent la file pour qu’ils renoncent à leur place et retournent en bout de ligne.

           

La foule se tient sur le trottoir ouest en rangs de deux ou trois sur toute la longueur du pâté de maison (56).François a rencontré 100 personnes au cours de la première heure. Jamais auparavant, des événements semblables n’avaient été vus aux Etats-Unis, pas même dans le mouvement Coxey (57) de l’an passé (58). N’a-t-on pas rapporté qu’au Nouveau Mexique, 9000 personnes s’étaient courbées devant François Schlatter sur le flanc d’une colline ? (59)

           

Le 20 septembre, c’est encore une marée humaine qui attend devant la maison de Fox (60).La foule se dessine dans la rue de Larimer. Elle comporte plus de curieux que d’affligés. La ruse de l’évanouissement ne fonctionne toujours pas. Les curieux poussent de côté les affligés (61).

           

Le 21 septembre, certains ont campé dehors toute la nuit, car une file attendait le guérisseur depuis très tôt le matin (62). Ce sont700 personnes qui attendent à 9 heures du matin et l’on peut en compter 500 de plus avant 11  heures. Ils sont passés à un rythme de 250 par heure. De nombreux écoliers sont présents. Parmi eux se trouvent des jeunes gens difformes, des estropiés. Des interviews avec des professionnels et des pasteurs sont effectuées (63).

           

Le 22 septembre, des docteurs accusent le coup, d’autres débattent de ce qu’il adviendra du guérisseur (64).

Des centaines de personnes ont campé dehors dans la nuit de vendredi pour être en ligne à l’aube. Il y a environ 50 personnes à partir de 3 heures du matin. On peut observer des tentes blanches sur des emplacements libres en travers de la route. On estime entre 1800 et 2000 les personnes qui sont soignées aujourd’hui. C’est assurément la plus grande affluence (65).

           

Le 24 septembre, 2000 personnes sont en ligne (66).La foule est silencieuse, respectueuse, et arbore des mouchoirs. François est debout depuis 6 heures du matin et traite environ 50 personnes qui attendent depuis des heures.

 

Après le 24 septembre, 600 à 700 personnes attendent le début de la session. La file s’étend autour du pâté de maison et à mi chemin du sommet de la colline vers la file de voitures (67).De nombreuses personnes sont assises sur des chaises.

 

François est resté dix à quinze secondes avec chaque personne (68).Aujourd’hui, nombreux sont les enfants invalides. François s’en occupe sur le champ (69). Alors qu’il traite  l’un d’entre-eux, une phrase jaillit de la bouche de François : « Les bébés incarnent la foi. » (70). Un autre, atteint des écrouelles (scrofule) gémit en étant touché mais il s’apaise rapidement.

 

Le 30 septembre, on a pu compter 1300 personnes à 9 heures du matin, alors que beaucoup plus attendaient (71).François a soigné 1500 personnes à 16 heures. On estime que le guérisseur a soigné 15 000 personnes en deux semaines. Beaucoup de patients ont accompli de longues distances. Une personne est même venue du Massachusetts.

 

Le cirque Barnum & Bailey se trouve sur la route de Denver.

 

Le 2 octobre, François a le soutien de Minnie J. Reynolds (72).

 

La foule vient voir le guérisseur malgré la présence du cirque Barnum & Bailey (73 & 74).

600 personnes attendent à 9 heures, 1000 à 10 heures.

 

 

 

 

 

Une vieille femme noire à l’accent fortement prononcé dit : « C’est le meilleur de tous les spectacles de la terre. » Les hommes ôtent leur chapeau quand ils s’approchent de François et ils semblent murmurer une prière. On peut avoir l’impression que le guérisseur bâcle son travail car il murmure « au suivant » (75).

 

Le 4 octobre, diverses personnes sont attirées à Denver. James B. Stetson, capitaliste de San Francisco a amené sa sœur pour une cure d’asthme. Après avoir été initialement renvoyé pour insinuation au favoritisme, l’homme réussit à parler à monsieur Fox. [Cela devait être sérieux, puisque] François s’assied dans la voiture de chevaux où se trouve la sœur [et la traite] pendant un certain temps (76).

           

Le 7 octobre, on affirme que 15 000 personnes ont reçu sa grâce (77). Ce jour là, il est fait allusion à la douleur de Chloe Lankton(78). Les gens viennent à Denver du pays tout entier (79).900 personnes attendent François Schlatter ce matin. Des hommes ont essayé d’acheter des places à de jeunes garçons débrouillards. Si on les surprend, ils seront refoulés. Quatre hommes ont dépensé 9 dollars de cette façon et ont été attrapés par un policier en civil qui était venu tester le pouvoir du guérisseur.

 

Une élégante voiture de chevaux est arrivée et de riches occupants ont demandé à voir le guérisseur. Il leur a dit de retourner à l’arrière de la file.  

 

Le 12 octobre, on observe la plus grande foule jamais vue jusqu’alors. À 1 heure du matin, il y a 14 personnes en ligne. À 4 heures du matin, 200. Le premier trolley du matin transporte 75 personnes (80).À 13 heures, la foule s’étend de la maison Fox jusqu’au sommet de Fairview puis jusqu’à Erie (81).

 

François passe deux heures jeudi [le 10 octobre] à tenir les mains d’une femme. Puis, celle-ci s’évanouit tandis que François est attaqué par un charme puissant (82).Ce qui crée chez lui un changement psychique car il émerge brutalement de son absence avec un discours incohérent, « comme s’il sursautait après une rêverie profonde. » La femme ne semble pas différente de l’ordinaire. Elle est jeune, séduisante et « attirée par la mode. » Tous deux sont figés dans le silence pendant que 1500 personnes attendent. Tous les deux semblent dans un état cataleptique. La figure de la femme s’affaisse pendant la première heure, puis elle entre « dans une période de rêve [où elle est] semi-consciente ». François refuse de répondre aux questions à propos de cet incident.

 

Un journaliste prétend avoir vu François vendredi dernier et il a pu constater les effets de cet incident ou du temps sur le guérisseur. Il toussait continuellement et c’était un rhume profondément installé. Ses yeux étaient noyés et la chair de son visage semblait pincée. Le journaliste du Times n’a en fait pas été témoin de l’incident car il a dit : « Il a été rapporté qu’une femme s’est évanouie hier. » « Pas seulement une », répond François. « Davantage se sont évanouies et davantage s’évanouiront. Le travail est plus fort et bientôt des choses merveilleuses se produiront. »

 

Comme, il a plu la semaine passée, quelqu’un a donné au guérisseur un nouveau costume en velours côtelé pour remplacer son costume d’été bon marché (83).

 

Le 15 octobre, il y a 1 150 personnes au commencement de la journée (84).Un festival important à lieu ce jour là et beaucoup de festivaliers qui ont eu vent des guérisons, ne quitteront pas la ville sans avoir vu le guérisseur.

 

L. C. Rawson a quitté Franklin au Nebraska le 14 octobre pour Denver dans le but de voir François (85).

           

Le 18 octobre, François favorise ceux qui sont venus de loin. Nombreux y voient une certaine justice (86).Une chose est remarquable : la foule, bien que souffrante ne grogne ni ne se plaint. La foule du mardi 15 octobre a été estimée à 5 000 personnes. Celle de mercredi oscille entre 7 000 et 20 000 personnes.

 

On ne peut déceler aucun signe de fatigue ou d’épuisement sur le visage de François.

Au terme de la séance de guérison, le guérisseur esquisse un léger bond vers les voitures de chevaux.François ne traite qu’un patient par voiture. Une jeune fille aux bras desséchés (victime de la fièvre rouge) a un passe-droit sur un parent plus âgé atteint de rhumatisme. De nombreux mexicains sont venus le voir : « Ils (re)connaissent mon travail. »  

 

La scène ressemble à une foire agricole, avec des tentes de forains en haut et en bas de la rue, des colporteurs, de la limonade colorée, des gosses qui vendent des sandwiches, un « restaurant » qui sert de grossières soupes, des hommes qui vendent des photographies. Un homme, lui, vend des mouchoirs à l’effigie du guérisseur, clamant qu’ils ont été bénis par François, une arnaque évidente. Mercredi soir, les gens sont assis sur le sol, enveloppés de couvertures et de manteaux de fourrure, pour être les premiers de la file.

 

C. W. Varnum se demande comment le parti Républicain a été soigné dans le passé. Madame Davis Waite est présente elle aussi. François dit que les gens viennent alors qu’ils sont en bonne santé. Cela leur fait autant de bien qu’aux malades. De nombreux étrangers prennent le temps précieux de Schlatter, aussi est-il inutile pour les habitants de Denver de chercher de l’aide cette semaine (87).

           

Le 19 octobre, affluence record : 3 000 personnes. Bon nombre d’entres elles sont présentes depuis 16 heures hier (88).

 

Charley Taylor, trois indiens et cinq femmes sont venus rendre visite au guérisseur.

 

À 11 heures du matin, Fox obtient un mandat à la requête de François en ce qui concerne « John Doe » qui vendait des « mouchoirs bénis » imprimés à l’effigie du guérisseur. Cet homme avait récolté de gros bénéfices avant d’être mis en état d’arrestation (89).

 

Le 20 octobre, des colporteurs expédient des circulaires dans tout l’état, faisant la réclame pour des mouchoirs bénis par Schlatter. Elles sont envoyées en particulier vers les villes de montagne. On a pris soin d’éviter Denver et l’on s’est concentré sur les villes les plus éloignées où les habitants sont les moins susceptibles de rendre visite au guérisseur.

Des centaines de personnes viennent au bureau du centre ville pendant le festival (90).Tout ceci engendre de gros profits. Le bureau du 1524 de la Dix-septième rue fait 1 mètre 80 de large et 6 mètres de long et se trouve dans une maison à étage unique. Autrefois c’était un corridor avec une fenêtre unique et une porte étroite. De la mousseline couvre à la fois la fenêtre et les carreaux de verre sur la porte. Un côté du magasin fait office de salon et il y a un magasin de fruits de chaque côté.  Le propriétaire du magasin de fruits affirme que l’homme a ouvert le bureau il y a environ une semaine et qu’il y fait de bonnes affaires.

 

J. D. Malone (pseudonyme de Daniel Hanley) qui s’est présenté comme « secrétaire » dans la circulaire, vend des mouchoirs à 1 dollar pièce y compris « une gravure en acier allégé de Schlatter ». Mais quiconque connaît Schlatter sait qu’il ne demande rien pour ce qu’il accomplit. Malone a épuisé son stock de mouchoirs hier à 17 heures. Une circulaire d’information est réimprimée dans laquelle Malone dit que ceux qui ne peuvent pas se payer de mouchoirs mais qui sont capables de justifier qu’ils sont pauvres, en auront un gratuit (91).

           

Le 22 octobre, le commissariat et la caserne de pompiers sont maintenant impliqués dans l’enquête sur le commerce prospère des mouchoirs, des photographies et de reliques (92).

Daniel Hanley (alias J. D. Malone) qui tient un magasin au 1520 de la Dix septième rue se plaint que des rivaux se sont adjoints l’aide du policier Casey Patrolman. Hanley affirme que vendredi, il a loué un magasin à deux hommes nommés Alger et Malone(il s’agit de lui-même mais il ne le dit pas) qui vendaient des mouchoirs bénis. Samedi, ces derniers ont voulu faire étalage de leurs bénéfices des ventes auprès de monsieur Fox, ceci afin de « montrer que la publicité rapporte ». Ils sont revenus une heure plus tard en se plaignant que d’autres vendeurs les avaient expulsés. Dimanche, ils ont préparé une image de François qu’ils ont suspendue au dessus de la porte du magasin, pour attirer les clients. Quand les concurrents de la partie nord de Denver ont eu vent de cette affaire, ils ont appelé Caseypour faire enlever l’image qui « obstruait le trottoir public ». N’étant pas à un mensonge près, Hanley est allé se plaindre des autres trafiquants au quartier général de la police et du soutien de Fox pour un commerce privé. Goulding, le chef de police a avertit Casey de ne pas se mêler du trafic d’Alger et de Malone.

 

D’autres incidents se produisent à propos des tentes et chapiteaux lorsqu’un étranger installe une tente en travers de la rue obligeant ainsi François à refuser de guérir jusqu’à ce qu’elle soit démontée. Quelques personnes dans la foule se précipitent pour le faire. Avant que le propriétaire de la tente n’obtempère, une plainte concernant d’autres tentes et chapiteaux est adressée à la police. Le chef de la police entre en conversation avec le chef des pompiers. En conséquence, toutes tentes et étals seront démolis. Aucune structure en bois ou en tissu ne peut être érigée sans l’approbation de la direction de la police et des pompiers (93).

E. B. Jordan, un méthodiste d’Ontario en Californie est interviewé alors qu’il se trouve avec Lewis Haffner du 1715 de la Dix huitième rue. Il est venu tout droit de Chicago parce que ses amis étaient subjugués par le guérisseur et qu’il voulait en avoir le cœur net (94).

Haffner mentionne l’échec de la guérison de Monsieur Baca de Santa Fe qui était paralysé d’un côté. La santé lui avait été promise au bout de deux mois, mais il est resté paralysé.

Jordan enquête sur ce qu’il pense être de « supposées » guérisons. Pour se faire, il rend tout d’abord visite à Monsieur L. Timm au 1931 de la rue New Haven qui dit se sentir mieux bien que n’étant pas encore guéri [totalement]. Jordan rend ensuite visite à Monsieur. C. A. Wallace du 706 de la rue Witter, dit que son dos et son asthme se sont améliorés, et que la fièvre de son petit fils a baissé. Il n’est pas croyant. Quelqu’un conseille à Jordan d’aller au café près de la maison de Fox pour avoir des réponses à ses questions. Puis, Jordan va voir Mr. D. E. Grant du 2500 de la rue Scott dont la femme a été guérie de son rhumatisme. Il observe François qui passe un quart de minute avec chaque patient. François les prend par la main droite et tient des paquets de mouchoirs passés par la foule dans sa main gauche. Hier [lundi 21 octobre] à 5 heures, 430 personnes se trouvaient en ligne. Depuis 3 heures, beaucoup souffraient du froid. « J’ai passé beaucoup de temps le long de la ligne à essayer de pointer les souffrants pour Jésus mais ils ne semblaient se soucier que de Schlatter. [Citation de Jordan]

 

Alors qu’il fait du prosélytisme, Jordan est réprimandé par une femme qui dit que son mari et elle croient aussi bien au Bouddha qu’en Christ ainsi qu’en la transmigration des âmes.

La « Vie de François Schlatter, le grand guérisseur ou Nouveau Messie » [de Steadman] vient juste d’être publiée par la Compagnie Knox de Denver avec des témoignages de gens divers.

Pour aller à l’encontre du compte-rendu de S. S. Nichols, Jordan parle à son employeur qui ne veut pas utiliser son nom mais pense que rien n’est dû à la guérison (95). Le 18 octobre, à 8 heures, Jordan compte pas moins de 2 000 personnes qui forment « trois rangées de front [qui s’étendent] sur presque trois étendues de bâtiments et beaucoup sont là depuis la veille au soir » (96). Jordan prend une  bicyclette pour aller chez les Tritch au 1873 de la rue Grant : « car je puis vous dire que Denver est un chouette endroit pour une balade en cycle » (97). Madame Tritch affirme que Bertha a été traitée pendant une bonne heure et demie sans beaucoup d’amélioration quant à ses problèmes auditifs et pour sa santé générale (98). Peut-être que certains cas traités par Schlatter sont à mettre en relation avec le magnétisme, spécule Jordancomme ilen a été question chez d'autres guérisseurs auparavant.   

 

La maison de Haffner est couverte de palissades dont certaines ont fait un voyage de 1300 kilomètres. Jordan croit en la guérison divine comme elle est enseignée par les regrettés Docteurs Culls et Gordan, par le Révérend A. B. Simpson et l’Alliance Chrétienne et l’Eglise Sacrée (Holiness Church) de la côte Pacifique. Il se réfère au Docteur Buckley, éditeur du Christian Advocate dans un article intitulé : « Les guérisons par la foi moderne » Modern Faith Cures - (99).

 

Le temps frais a quelque peu mais pas beaucoup diminué la foule (100).

           

Le 23 octobre, six tentes environ servent café, beignets, sandwiches et soupe et six autres sont celles des propriétaires (101). Merveilleuse description de longs canapés depuis la maison de Fox jusqu’à la fin du bâtiment où les gens passent la nuit. Des colporteurs vendent la vie de Schlatter [par Steadman], sa photographie ou des mouchoirs à son effigie (que ceux qui sont en ligne et qui ne sont pas venus avec un exemplaire, achètent).

 

La mère de Mme A. L. Welch et Grant de Colfax viennent l’une pour un rhumatisme aux mains qui dure depuis treize ans et l’autre pour des doigts arrachés. Il y a deux semaines toutes les deux sont déjà venues voir François pour leur jardinier, William Burrell (102).

Le 24 octobre, un journal a pour sous-titres : « Les voisins protestent vigoureusement contre les tentes et cabanes pour raisons de santé et de sécurité » (103).Toutes sont enlevées dans l’après-midi « avec la rapidité d’un village bédouin ou d’un cirque au moment de partir ». On y parle également de « sale petite ville ». Le chef des pompiers Pearse a donné un ordre pour la sécurité de tous. 50 personnes approximativement occupent la douzaine de tentes « situées [pour la majeure partie] en face [de la maison de Fox mais certaines sont très proches] de l’endroit où se tient François Schlatter [pour ses guérisons] ». Pendant un certain temps, les voisins  protestent contre le maire, contre Munn, le délégué à la Santé, contre le conseil des travaux publics et contre la direction de la police et des pompiers. Mardi, Pierce a envoyé le pompier Marshal Lausten qui a donné aux « squatteurs » jusqu’à jeudi matin pour décamper. François ne semble pas concerné par l’activité frénétique du déménagement de vendredi. En conséquence, la rue ressemble à un camp de gitans, avec des restes de matériel de cuisine tout autour. Cette description contraste avec la partie nord « très posée » de Denver. La destruction du bidonville est censée être une aubaine pour l’« armée de fakirs » qui se fait du profit (104).

 

Le 26 octobre, François doit se présenter à la cour des Etats-Unis mardi prochain [c’est à dire le 29 octobre] pour témoigner qu’il n’a pas béni de mouchoirs rapportés par des escrocs. Le ton de l’article est étrangement cynique (105).

 

Le substitut américain Marshal Poe a arrêté la nuit précédente [le 25 octobre] Daniel Hanley (également connu sous le nom de J. D. Malone) et Leonard E. Daggett pour fraude postale. Ils ont été emprisonnés dans une prison fédérale pendant la nuit et comparaissent devant le Commissaire Capron à 10 heures ce matin sur mandat délivré par le juge de quartier Johnson « à l’instigation » de l’inspecteur en charge Mc Mechen. La plainte stipule que les hommes ont expédié une circulaire faisant état que J. D. Malone fournissait des mouchoirs bénis par Schlatter avec un « excellent » portrait de lui. Hanley témoigne que Malone n’existe pas. La plainte fait état de circulaires expédiées depuis la poste d’Edgewater près de Manhattan Beach. Des mandats, des photographies et des lettres enregistrées ont été saisis au 1424 de la Dix-septième rue, c’est-à-dire au siège. Hanley et Daggett se contenteront de se présenter mardi matin [à l’endroit où Schlatter doit comparaître]. E. Alliger, employé par Hanley est délié de son propre serment et doit apparaître comme témoin. Alliger affirme qu’entre le 16 et le 25 octobre, il a vendu pour 35 dollars de mouchoirs et  de photographies (106).

           

Le 30 octobre, la personne posant pour J. D. Malone sera probablement mise en état d’arrestation dans la journée. Le vrai nom de Malone est  toujours caché pour l’instant (107).

           

Le 1er novembre, Thomas O’Connor, un cafetier du 1520 de la Dix-septième rue, est arrêté par ordre de l’inspecteur Mc Mechen pour avoir vendu des mouchoirs bénis. Daniel Hanley et Leonard Daggett ont déjà été arrêtés pour faits identiques (108).L’audience censée se dérouler ce jour a été repoussée au mardi [4 novembre] On demandera à François Schlatter de témoigner (109).

           

Le 2 novembre, Ed Kane, un ancien conducteur du Burlington R.R. est attendu de Chicago pour y être soigné contre la cécité. Il est envoyé par l’Amicale des Conducteurs.

Peter Sterley et sa femme sont arrivés de Fort Worth avec la mère de Sterley pour qu’elle soit guérie concernant ses troubles nerveux (110).

           

Le 8 novembre, les gens accourent à Denver de lieux aussi éloignés que Chicago. L’Hôtel Oxford a enregistré 18 personnes en provenance d’Omaha dans le Nebraska qui resteront toute la semaine (111).

           

Le 11 novembre, pendant ce temps, des trains déversent un grand nombre de personnes vers Denver : 250 pour l’Union Pacific en provenance d’Omaha, 50 d’un train de Fort Worth et environ 600 en provenance d’autres lieux (112).« La fièvre se propage sur tout le réseau de L’Union Pacific » (113).Quand le train a quitté Omaha, il transportait 150 personnes mais les gens allaient sur North Platte, Grand Island, Sidney et Cheyenne.

 

Le superintendant Général E. Dickinson poste l’ordre que tout employé de l’Union Pacific ayant une déficience physique pourra venir à Denver aux frais de la compagnie. Ceci vaut également pour les déficiences des membres des familles. Les arrivées commencent le dimanche soir. Nombreux sont ceux qui arrivent au dépôt pour chercher un logement moins cher. La liste des arrivants comprend des conducteurs, ingénieurs, machinistes, des boutiquiers, des employés et des cheminots. Les hommes des chemins de fer sont parmi les clients les plus nombreux de François et le tiennent en grande estime depuis son arrivée à Denver. Certains viennent d’aussi loin que New York ou San Francisco (114).

 

Un train de l’Union Pacific est arrivé la nuit dernière depuis Cheyenne avec 200 personnes (115).Il y a une semaine, l’Union Pacific aannoncé à ses employés malades et handicapés qu’ils pourraient venir à Denver gratuitement depuis Omaha et 174 personnes sont arrivées.

Même si beaucoup de résidents de Denver peuvent essayer de ridiculiser Schlatter et ses méthodes, il n’est pas possible de ridiculiser les pauvres âmes qui entrent dans ce train de l’Union Pacific. Tous à la gare sont dirigés vers l’hôtel Narragansett situé sur la Seizième rue, à un pâté de maisons au-delà de l’extrémité nord du viaduc. Quand ils arrivent à l’hôtel, le propriétaire, monsieur Gould leur dit qu’il ne pourra prendre qu’une demi douzaine de personnes. Il en envoie beaucoup à l’hôtel Aurora ou bien à l’hôtel Américain « situé du même côté ». « Ils commencent à affluer pour la nuit du festival, affirme Gould, et il en vient encore. C’est à peine si on peut encore en loger pour la journée. » (116).

           

Le lundi 12 novembre, 1 600 personnes sont soignées. Un tiers d’entre elles ne sont pas des résidents de Denver (117). Un homme de Topeka dit que parmi les cinq autres personnes que lui en tête de file, tous viennent d’états différents.

 

Les gens se moquent d’une femme de Golden qui se plaint de venir de très loin et désire être en tête de file.

 

Employé de l’Union Pacific et de la Gulf, John O’Connor qui est atteint de rhumatisme, désigne une maison où il était le matin. C’est empli de foi qu’il vient voir le guérisseur (118).

           

Le 13 novembre, face à François, il y a quatre à cinq personnes de front sur la même ligne et celle-ci s’étend jusqu’au bas du pâté de maison (119).

 

Des visites sont effectuées par les riches et par certains membres du clergé qui scrutent tout particulièrement la scène avec un air de condescendance : « les représentants de l’Eglise observent la foule avec un sourire protecteur et compatissant, mais ils sont néanmoins surpris par la taille de la foule. Ils ont jusqu’à présent accordé crédit aux dires des nombreuses personnes ayant rendu visite au guérisseur, bien qu’ils aient ouvertement exprimé des doutes quant aux guérisons accomplies. »

 

De 250 à 300 personnes en provenance du Kansas et du Nebraska sont en ligne. 

Madame Dundy, épouse du juge américain Dundy (d’Omaha), vient sur la recommandation de Madame Dickinson.

 

Les chemins de fer de l’Union Pacific ramènent 188 personnes d’Omaha. 46 personnes elles, proviennent de Burlington.

Ed Kain Mc Cook qui vient pour sa cécité, a l’espoir de recouvrer la vue.  

Quatre hommes riches d’Omaha ont acheté leur place en ligne 1 dollar 50. Ils se repentent de cette pratique qui empêche des personnes plus dignes de voir le guérisseur et disent qu’ils tenteront leur chance le lendemain (120).

 

À environ 14 heures 30, la veille (le 12 novembre), un homme « qui a pu être soit victime de la fièvre de montagne, soit de la liqueur », a alerté le guérisseur (121).François saisit la main droite de l’homme « tandis qu’un frisson convulsif secoue la charpente du guérisseur. » Il saisit alors la main gauche de l’homme et tous deux frémissent d’horreur pendant une minute. Puis, François repousse l’homme en exprimant un « Nein ! » L’homme chancelle et disparaît dans la foule. Quelqu’un demande éventuellement à François pourquoi il lui a tenu les deux mains alors qu’il en utilise qu’une habituellement. « L’homme est possédé ! », répond François. Une petite fille demande alors : « Ne pouvez-vous rien faire pour ce pauvre homme, monsieur ? » François répond : « Non, mon enfant. En ces derniers jours, les diables sont chassés par le pouvoir de Belzébuth. Je n'ai que le pouvoir que m'accorde Père ». L’affaire ainsi que les paroles de François rendent la foule silencieuse et embarrassée pendant un certain temps.  

 

L’assistance de la veille était si importante que des gens occupaient l’arrière de la file à 5 heures 30 du matin. Ils se tenaient encore là à 14 heures. Ce jour-là François a affirmé avoir serré la main de 3 700 personnes et la file faisait tout le tour de tout le pâté de maison. Environ 200 personnes en provenance de Lincoln et d’Omaha sont entrées la nuit dernière. Elles se sont enregistrées à l’hôtel Oxford et dans les autres hôtels (122), avec pour instruction d’être réveillées bien avant le lever du jour (123).

 

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